Jean racine introduction I chapitre. Dramaturge français


I CHAPITRE. DRAMATURGE FRANÇAIS



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999999999Jean Racine

I CHAPITRE. DRAMATURGE FRANÇAIS
1.1. La vie personnelle de Jean Racine
Après douze ans dédiés à l’histoire du roi et à sa vie de famille, Jean Racine reprend la plume à la demande de Madame de Maintenon en 1689. Il produit ainsi Esther puis Athalie avant de mourir le 21 avril 1699 d’une crise de foie. À sa demande, il est inhumé à Port-Royal. Dix ans plus tard, suite à la destruction de Port- Royal par Louis XIV, ses cendres sont transférées à Paris, dans l’église Saint- Étienne-du-Mont. Le rival de Corneille.Considéré comme le principal concurrent de Pierre Corneille, Jean Racine est mis au défi d’écrire une tragédie romaine par les partisans de son célèbre homologue rouennais. Racine produit ainsi Britannicus, pièce à laquelle Corneille assiste lui-même. Tournée en dérision par les adeptes cornéliens, cette tragédie sera toutefois sauvée par la Cour du roi, qui lui apporte enfin le succès mérité.2 Racine ou la passion des sentiments. S’il est depuis toujours opposé à Corneille, Racine se démarque de cet autre dramaturge par la place omniprésente des passions amoureuses et des tragédies qu’elles entraînent dans ses œuvres. Alors que Corneille dépeint des héros victorieux, les personnages de Racine sont extrêmement humains et interrogent les spectateurs sur leurs propres faiblesses. S’il suit la structure très rigoureuse des tragédies classiques, le dramaturge choisit en effet de simplifier l’action pour se concentrer sur la psychologie des personnages. Souvent entraînés dans des triangles amoureux ou des amours impossibles, les protagonistes des pièces de Jean Racine sont régulièrement poussés à la déraison. Andromaque est ainsi face à un dilemme entre sauver la vie de son fils ou rester fidèle à son défunt mari, Bérénice souffre d’un profond désespoir sachant qu’elle ne peut pas vivre son amour avec le roi Titus, Roxane est en proie à une jalousie sanguinaire envers Atalide dans Bajazet, et Ériphile, folle d’amour pour Achille, se sacrifie à la place d’Iphigénie que le grand guerrier veut épouser. Parmi toutes ces tragédies inspirées par la littérature grecque,

2 Forestier Georges, Jean Racine, Paris, Gallimard, 2006.
comme une sérieuse concurrence aux comédies de Molière, elle sera l’unique œuvre plus légère de Jean Racine. Outre ses pièces de théâtre, le grand dramaturge laisse aussi en héritage une importante correspondance avec son fils aîné Jean-Baptiste et avec l’homme de lettres Nicolas Boileau. On lui doit aussi un Abrégé de l’histoire de Port-Royal, écrit en secret. Quant à son travail d’historiographe pour le Roi- Soleil, il n’en reste qu’une petite partie, la grande majorité ayant brûlé dans un incendie.3 L’influence de Racine Devenu l’un des dramaturges préférés de Louis XIV, Jean Racine a vite accédé aux honneurs. Il est ainsi élu à l’Académie française en 1672 et obtient un titre de noblesse en 1674. Après sa mort, le dramaturge a influencé de grands auteurs français. Voltaire a ainsi qualifié Iphigénie de parfait exemple de la tragédie classique, tandis qu’André Gide a déclaré qu’il préférait Racine à Shakespeare parce qu’il avait atteint la perfection. La grande musicalité des vers de Racine aura aussi inspiré des musiciens. Gabriel Fauré composera ainsi le Cantique de Jean Racine en mettant en musique l’un de ses poèmes. Avec ses contemporains Molière et Corneille, Racine est encore aujourd’hui l’un des auteurs les plus joués à la Comédie-Française. Lorsque je fais connaître mon père, mieux que ne l’ont fait connaître jusqu’à présent ceux qui ont écrit sa vie, en rendant ce que je dois à sa mémoire, j’ai une double satisfaction : Fils et père à la fois, je remplis un de mes devoirs envers vous, mon cher fils, puisque je mets devant vos yeux celui qui, pour la piété, pour l’amour de l’étude, et pour toutes les qualités du cœur, doit être votre modèle. J’avais toujours approuvé la curiosité que vous aviez témoignée pour entendre lire les Mémoires dans lesquels vous saviez que j’avais rassemblé diverses particularités de sa vie; et je l’avais approuvée sans la satisfaire, parce que j’y trouvais quelque danger pour votre âge. Je craignais aussi de paraître plus prédicateur qu’historien, quand je vous dirais qu’il n’avait eu la moitié de sa vie que du mépris pour le talent des vers, et pour la gloire que ce talent lui avait acquise. Mais maintenant qu’à ces Mémoires je suis en état d’ajouter un recueil de ses lettres, et qu’au lieu de vous parler de lui, je puis vous le faire parler
lui-même, j’espère que cet ouvrage, que j’ai fait pour vous, produira en vous les fruits que j’en attends, par les instructions que vous y donnera celui qui doit faire sur vous une si grande impression. 4 Vous n’êtes pas encore en état de goûter les lettres de Cicéron, qui étaient les compagnes de tous ses voyages ; mais il vous est d’autant plus aisé de goûter les siennes, que vous pouvez les regarder comme adressées à vous-même. Je parle de celles qui composent le troisième recueil. Ne jetez les yeux sur les lettres de sa jeunesse que pour y apprendre l’éloignement que l’amour de l’étude lui donnait du monde, et les progrès qu’il avait déjà faits, puisqu’à dix-sept ou dix-huit ans il était rempli des auteurs grecs, latins, italiens, espagnols, et en même temps possédait si bien sa langue, quoiqu’il se plaigne de n’en avoir qu’une petite teinture, que ces lettres, écrites sans travail, sont dans un style toujours pur et naturel. Vous ne pourrez sentir que dans quelque temps le mérite de ses lettres à Boileau, et de celles de Boileau : ne soyez donc occupé aujourd’hui que de ses dernières lettres, qui, quoique simplement écrites, sont plus capables que toute autre lecture de former votre cœur, parce qu’elles vous dévoileront le sien. C’est un père qui écrit à son fils comme à son ami. Quelle attention, sans qu’elle ait rien d’affecté, pour le rappeler à ce qu’il doit à Dieu, à sa mère et à ses sœurs ! Avec quelle douceur il fait des réprimandes, quand il est obligé d’en faire ! Avec quelle modestie il donne des avis ! Avec quelle franchise il lui parle de la médiocrité de sa fortune ! Avec quelle simplicité il lui rend compte de tout ce qui se passe dans son ménage ! Et gardez-vous bien de rougir quand vous l’entendrez répéter souvent les noms de Babet, Fanchon, Madelon, Nanette, mes sœurs : apprenez au contraire en quoi il est estimable. Quand vous l’aurez connu dans sa famille, vous le goûterez mieux lorsque vous viendrez à le connaître sur le Parnasse ; vous saurez pourquoi ses vers sont toujours pleins de sentiment. Plutarque a déjà pu vous apprendre que Caton l’ancien préférait la gloire d’être bon mari à celle d’être grand sénateur, et qu’il quittait les affaires les plus importantes pour aller voir sa femme, remuer et emmailloter son enfant. Cette sensibilité antique n’est-elle donc plus dans nos mœurs, et trouvons-
nous qu’il soit honteux d’avoir un cœur ? L’humanité, toujours belle, se plaît surtout dans les belles âmes ; et les choses qui paraissent des faiblesses puériles aux yeux d’un bel esprit, sont les vrais plaisirs d’un grand homme. Celui dont on vous a dit tant de fois, et trop souvent peut-être, que vous deviez ressusciter le nom, n’était jamais si content que quand, libre de quitter la cour, où il trouva dans les premières années de si grands agréments, il pouvait venir passer quelques jours avec nous. En présence même d’étrangers il osait être père ; il était de tous nos jeux ; et je me souviens (je le puis écrire, puisque c’est à vous que j’écris), je me souviens de processions dans lesquelles mes sœurs étaient le clergé, j’étais le curé, et l’auteur d’Athalie chantant avec nous, portait la croix. C’est une simplicité de mœurs si admirable dans un homme tout sentiment et tout cœur, qui est cause qu’en copiant pour vous ses lettres, je verse à tous moments des larmes, parce qu’il me conununique la tendresse dont il était rempli. 5 Oui, mon fils, il était né tendre, et vous l’entendrez assez dire ; mais il fut tendre pour Dieu lorsqu’il revint à lui ; et du jour qu’il revint à ceux qui, dans son enfance, lui avaient appris à le connaître, il le fut pour eux sans réserve : il le fut pour ce roi dont il avait tant de plaisir à écrire l’histoire ; il le fut toute sa vie pour ses amis ; il le fut, depuis son mariage et jusqu’à la fin de ses jours, pour sa femme et pour tous ses enfants, sans prédilection ; il l’était pour moi-même, qui ne faisais que de naître quand il mourut, et à qui ma mémoire ne peut rappeler que ses caresses. Attachez-vous donc uniquement à ses dernières lettres, et aux endroits de la seconde partie de ces Mémoires où il parle à son fils, qu’il voulait éloigner de la passion des vers, que je n’ai que trop écoutée, parce que je n’ai pas eu les mêmes leçons. Il lui faisait bien connaître que les succès les plus heureux ne rendent pas le poëte heureux, lorsqu’il lui avouait que la plus mauvaise critique lui avait toujours causé plus de chagrin que les plus grands applaudissements ne lui avaient fait de plaisir. Retenez surtout ces paroles remarquables, qu’il lui disait dans l’épanchement d’un cœur paternel : « Ne croyez pas que ce soient mes pièces qui m’attirent les caresses des grands. Corneille fait des vers cent fois plus beaux
que les miens, et cependant personne ne le regarde ; on ne l’aime que dans la bouche de ses acteurs. Au lieu que sans fatiguer les gens du monde du récit de mes ouvrages, dont je ne leur parle jamais, je les entretiens de choses qui leur plaisent. Mon talent avec eux n’est pas de leur faire sentir que j’ai de l’esprit, mais de leur apprendre qu’ils en ont. » 6Vous ne connaissez pas encore le monde, vous ne pouvez qu’y paraître quelquefois, et vous n’y avez jamais paru sans vous entendre répéter que vous portiez le nom d’un poëte fameux, qui avait été fort aimé à la cour. Qui peut mieux que ce même homme vous instruire des dangers de la poésie et de la cour ? La fortune qu’il y a faite vous sera connue, et vous verrez dans ces Mémoires ses jours abrégés par un chagrin pris à la vérité trop vivement, mais sur des raisons capables d’en donner. Vous verrez aussi que la passion des vers égara sa jeunesse, quoique nourrie de tant de principes de religion, et que la même passion éteignit pour un temps dans ce cœur si éloigné de l’ingratitude, les sentiments de reconnaissance pour ses premiers maîtres. Il revint à lui-même ; et sentant alors combien ce qu’il avait regardé comme bonheur était frivole, il n’en chercha plus d’autre que dans les douceurs de l’amitié, et dans la satisfaction à remplir tous les devoirs de chrétien et de père de famille. Enfin ce poëte, qu’on vous a dépeint comme environné des applaudissements du monde et accablé des caresses des grands, n’a trouvé de consolation que dans les sentiments de religion dont il était pénétré. C’est en cela, mon fils, qu’il doit être votre modèle ; et c’est en l’imitant dans sa piété et dans les aimables qualités de son cœur, que vous serez l’héritier de sa véritable gloire, et que son nom que je vous ai transmis vous appartiendra. Le désir que j’en ai m’a empêché de vous témoigner le désir que j’aurais encore de vous voir embrasser l’étude avec la même ardeur. Je vous ai montré des livres tout grecs, dont les marges sont couvertes de ses apostilles, lorsqu’il n’avait que quinze ans. Cette vue, qui vous aura peut-être effrayé, doit vous faire sentir combien il est utile de se nourrir de bonne heure d’excellentes choses. Platon, Plutarque, et les lettres de Cicéron, n’apprennent point à faire des tragédies ; mais un esprit formé par de pareilles lectures devient
capable de tout. Je m’aperçois qu’à la tête d’un Mémoire historique, je vous parle trop longtemps : le cœur m’a emporté ; et pour vous en expliquer les sentiments, j’ai profité de la plus favorable occasion que jamais père ait trouvée. 7La Vie de mon père qui se trouve à la tête de la dernière édition de ses Œuvres, faite à Paris en 1736, ne mérite aucune attention, parce que celui qui s’est donné la peine de la faire ne s’est pas donné celle de consulter la famille[1]. Au lieu d’une Vie ou d’un Éloge historique, on ne trouve dans l’Histoire de l’Académie française qu’une lettre de M. de Valincour, qu’il appelle lui-même un amas informe d’anecdotes cousues bout à bout et sans ordre. Elle est fort peu exacte, parce qu’il l’écrivait à la hâte, en faisant valoir à M. l’abbé d’Olivet, qui la lui demandait, la complaisance qu’il avait d’interrompre ses occupations pour le contenter ; et il appelle corvée ce qui pouvait être pour lui un agréable devoir de l’amitié, et même de la reconnaissance. Personne n’était plus en état que lui de faire une Vie exacte d’un ami qu’il avait fréquenté si longtemps ; au lieu que les autres qui en ont voulu parler ne l’ont point connu. Je ne l’ai pas connu moi-même, mais je ne dirai rien que sur le rapport de mon frère aîné, ou d’anciens amis, que j’ai souvent interrogés. J’ai aussi quelquefois interrogé l’illustre compagnon de sa vie et de ses travaux, et Boileau a bien voulu m’apprendre quelques particularités. Comme ils ont dans tous les temps partagé entre eux les faveurs des Muses et de la cour, où, appelés d’abord comme poëtes, ils surent se faire plus estimer encore par leurs mœurs que par les agréments de leur esprit, je ne séparerai point dans ces Mémoires deux amis que la mort seule a pu séparer. Pour ne point répéter cependant sur Boileau ce que ses commentateurs en ont dit, je ne rapporterai que ce qu’ils ont ignoré, ou ce qu’ils n’ont pas su exactement. La vie de deux hommes de lettres, et de deux hommes aussi simples dans leur conduite, ne peut fournir des faits nombreux et importants ; mais comme le public est toujours curieux de connaître le caractère des auteurs dont il aime les ouvrages, et que de petits détails le font souvent connaître, je serai fidèle à rapporter les plus petites choses. Ne pouvant me dispenser de rappeler, au moins en peu de mots, l’histoire

7 Sellier Philippe, Port-Royal et la littérature, Paris, Honoré Champion, 1999
des pièces de théâtre de mon père, je diviserai cet ouvrage en deux parties. Dans la première, je parlerai du poëte, en évitant, autant qu’il me sera possible, de redire ce qui se trouve déjà imprimé en plusieurs endroits. Dans la seconde, le poëte ayant renoncé aux vers, auxquels il ne retourna que sur la fin de ses jours, et comme malgré lui, je n’aurai presque à parler que de la manière dont il a vécu à la cour, dans sa famille, et avec ses amis. Je ne dois jamais louer le poëte ni ses ouvrages : le public en est juge. S’il m’arrive cependant de louer en lui plus que ses mœurs, et si je l’approuve en tout, j’espère que je serai moi-même approuvé, et que quand même j’oublierais quelquefois la précision du style historique, mes fautes seront ou louées ou du moins excusées, parce que je dois être, plus justement encore que Tacite écrivant la Vie de son beau-père, professione pietatis aut laudatus aut excusatus. 8Les Racine, originaires de la Ferté-Milon, petite ville du Valois, y sont connus depuis longtemps, comme il paraît par quelques tombes qui y subsistent encore dans la grande église, et entre autres par celle-ci : “Cy gissent honorables personnes, Jean Racine, receveur pour le roi notre sire et la reine, tant du domaine et duché de Valois que des greniers à sel de la Ferté-Milon et Crespy en Valois, mort en 1593, et dame Anne Gosset, sa femme.”Je crois pouvoir, sans soupçon de vanité, remonter jusqu’aux aïeux que me fait connaître la charge de contrôleur du petit grenier à sel de la Ferté-Milon. La charge de receveur du domaine et du duché de Valois, que possédait Jean Racine, mort en 1593, ayant été supprimée, Jean Racine, son fils, prit celle de contrôleur du grenier à sel de la Ferté-Milon, et épousa Marie Desmoulins, qui eut deux sœurs religieuses à Port-Royal des Champs. De ce mariage naquit Agnès Racine, et Jean Racine, qui posséda la même charge, et épousa en 1638 Jeanne Sconin, fille de Pierre Sconin, procureur du roi des eaux et forêts de Villers- Coterets. Leur union ne dura pas longtemps. La femme mourut le 24 janvier 1641, et le mari le 6 février 1643. Ils laissèrent deux enfants, Jean Racine, mon père, né le 21 décembre 1639 ; et une fille qui a vécu à la Ferté-Milon jusqu’à l’âge de quatre- vingt-douze ans. Ces deux jeunes orphelins furent élevés par leur grand-père Sconin.

8 Eigeldinger Marc, La Mythologie solaire dans l’œuvre de Racine, Genève, Droz, 1969.
Les grandes fêtes de l’année, ce bonhomme traitait toute sa famille, qui était fort nombreuse, tant enfants que petits-enfants. Mon père disait qu’il était comme les autres invité à ce repas, mais qu’à peine on daignait le regarder. Après la mort de Pierre Sconin, arrivée en 1650, Marie Desmoulins, qui, étant demeurée veuve, avait vécu avec lui, se retira à Port-Royal des Champs, où elle avait une fille religieuse, qui depuis en fut abbesse, et qui est connue sous le nom d’Agnès de Sainte-Thècle Racine. ans les premiers troubles qui agitèrent cette abbaye, quelques-uns de ces fameux solitaires qui furent obligés d’en sortir pour un temps, se retirèrent à la chartreuse de Bourg-Fontaine, voisine de la Ferté-Milon : ce qui donna lieu à plusieurs personnes de la Ferté-Milon de les connaître et de leur entendre parler de la vie qu’on menait à Port-Roya. Voilà quelle fut la cause que les deux sœurs et la fille de Marie Desmoulins s’y firent religieuses, qu’elle-même y passa les dernières années de sa vie, et que mon père y passa les premières années de la sienne. Il fut d’abord envoyé pour apprendre le latin dans la ville de Beauvais, dont le collége était sous la direction de quelques ecclésiastiques de mérite et de savoir il y apprit les premiers principes du latin. Ce fut alors que la guerre civile s’alluma à Paris, et se répandit dans toutes les provinces. Les écoliers s’en mêlèrent aussi, et prirent parti chacun selon son inclination. Mon père fut obligé de se battre comme les autres, et reçut au front un coup de pierre, dont il a toujours porté la cicatrice au-dessus de l’œil gauche. Il disait que le principal de ce collége le montrait à tout le monde comme un brave, ce qu’il racontait en plaisantant. On verra dans une de ses lettres, écrite de l’armée à Boileau, qu’il ne vantait pas sa bravoure. Il sortit de ce collége le 1er octobre 1655, et fut mis à Port-Royal, où il ne resta que trois ans, puisque je trouve qu’au mois d’octobre 1658 il fut envoyé à Paris pour faire sa philosophie au collége d’Harcourt, n’ayant encore que quatorze ans[4]. On a peine à comprendre comment en trois ans il a pu faire à Port-Royal un progrès si rapide dans ses études. Je juge de ses progrès par les extraits qu’il faisait des auteurs grecs et latins qu’il lisait.

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