Le télétravail



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Le télétravail


Le télétravail
Plan

  1. Modes de télétravail

  2. Économiques

  3. Environnementaux

Le télétravail est une activité professionnelle effectuée en tout ou partie à distance du lieu où le résultat du travail est attendu. Il s'oppose au travail sur site, à savoir le travail effectué dans les locaux de son employeur. Le télétravail peut s'effectuer depuis le domicile, un télécentre, un espace de travail partagé, un bureau satellite de l'entreprise ou de manière nomade (lieux de travail différents selon l'activité à réaliser), dans le cadre d'un travail salarié, dans le cadre du travail indépendant. Son développement a été permis par les technologies de l'information (Internet, téléphonie mobile, fax, etc.)1, les TIC (technologies de l'information et de la communication) notamment l'ADSL2 puis le très « haut-débit » permis par la fibre optique. Le « télétravail nomade » a été encouragé par la mondialisation économique3.


Concernant les salariés, le ministère de l'Économie français définit le télétravail comme « une forme d'organisation du travail dans laquelle un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de l'employeur est effectué par un salarié hors de ces locaux de façon volontaire .Promu dès les années 1970 (via le téléphone et surtout le fax) dans les pays développés, dont la France « par les pouvoirs publics français qui y voyaient un mode d'aménagement du territoire »5, c'est en 1972 que le terme « telework » apparaît pour la première fois dans un article du Washington Post. À la même époque, Jack Nilles, considéré comme le père du télétravail lance ses premiers travaux sur ce qu’il baptisa, en 1975, le « telecommuting ».


Alors que se développaient la mondialisation économique et le flux tendu, ainsi que l'ordinateur personnel, il est ensuite devenu pour les entreprises un des outils de délocalisation ou d'externalisation du travail, pour réduire les coûts et pour augmenter la « mobilité du travail » comme nouvelle pratique de management et coordination5. La Commission européenne promeut le télétravail au travers de livres blanc et vert (le rapport Bangemann), faisant du télétravail un moyen de soutenir le développement de la société de l'information voulue par les édiles de Bruxelles.


Dans les années 2000, il devient un véritable projet organisationnel s'inscrivant dans une stratégie d'entreprise, mais sa pratique manque de régulations (politique, légale, sociale, organisationnelles)8. Concentré dans certains secteurs d'activités (informatique, conseil) jusque dans les années 2005, ses avantages et inconvénients9 restaient discutés.


Malgré une réglementation plus adaptée (accord-cadre européen du 16 juillet 2002, conventions collectives de travail et autres lois ou recommandations dans les États membres de l'Union européenne), une partie du télétravil est pratiqué de manière informelle. En 2015, 17 % de la population active européenne pratiquait le télétravail à domicile et mobile, selon une étude de l'Eurofound.


Des dispositions législatives favorables à la pratique du télétravail, notamment à domicile, existent dans de nombreux pays, toutefois le télétravail (à domicile ou en télécentre) demeure une pratique minoritaire12.Dans le langage courant le télétravail est souvent réduit au télétravail à domicile. Mais de nombreuses typologies, rendent compte de la diversité de cette forme de travail, comme l'indique un forum créé par la SNCF.


Il peut s'exercer à domicile, le lieu de résidence du télétravailleur, ou hors domicile dans un lieu tiers de confiance professionnel (télécentres, EPN, espace de travail partagé,...), un lieu non professionnel (hôtel, café, chambre meublée, studio...), ou éventuellement de façon nomade : bus, tram, métro, RER, train, avion, bateau.


Certains travailleurs peuvent télétravailler, par la nature de leur emploi, sans délais d'adaptation importants : les prestataires indépendants de services sont des indépendants (freelances qui utilisent le télétravail entrepreneurial) ou de petites entreprises proposant leurs services, généralement depuis le domicile du travailleur, éventuellement de façon mobile ou alternée, voire en télécentre ; les salariés d'entreprises ou d'associations sont des employés, le plus souvent des cadres13 d'entreprises ou de collectivités (en 2019, selon l'INSEE, « les télétravailleurs réguliers sont des salariés qualifiés : 61 % d’entre eux sont cadres alors que cette pratique est rare chez les employés et marginale chez les ouvriers »14) dont l’organisation leur permet de travailler à distance, éventuellement en télécentre tout ou partie de leur temps de travail, ce qui leur permet ou demande un autre mode d'organisation du temps, non sans risque de « suractivité »15,16,17,18 ; les « nomades » ce sont des télétravailleurs salariés ou indépendants, qui pendant leurs déplacements continuent à collaborer avec leur entreprise en accédant ponctuellement à son système d'information à distance. Dans tous ces cas, le télétravail peut être continu ou partiel.


C'est également le cas des télétravailleurs en réseau, situés sur un site d'entreprise ou associatif, dans un télécentre ou temporairement chez le client, qui opèrent éventuellement dans une « équipe virtuelle » ou sous le contrôle d'un manager à distance ; et des entrepreneurs-salariés, via les coopératives d'activités et d'emploi qui permettent via des outils de gestion en ligne (ERP, groupware...) d'entreprendre tout ou partie à distance dans un cadre sécurisé avec un accompagnement individuelTrois modes de télétravail se distinguent à partir des différentes formes de présence :


le travail à domicile, est effectué dans la résidence du travailleur19. Par l’ordinateur et Internet, le travailleur est capable de réaliser ses travaux et de communiquer avec des collègues chez lui sans la présence au bureau. En raison du développement des technologies de l’information, les formes de travail à domicile sont plus diversifiées ;


le travail alterné ou pendulaire19 est réalisé en alternance entre le bureau et la résidence du travailleur. Le travailleur n’a ainsi pas d’espace fixe de travail. L’entreprise prédéfinit un horaire ou un quota de présence dans l’entreprise et, sauf le temps inclus dans cet horaire, le travailleur peut exécuter le travail dans un lieu extérieur à l’entreprise comme la maison ou l’espace de travail collaboratif19 ;
le travail dans les télécentres et les centres de proximité19 réunir les travailleurs qui ont une grande distance à effectuer pour aller à l’entreprise, comme les travailleurs mobiles hors du bureauLe télétravail est possible grâce aux technologies de l'information et de la communication (TIC). Celles-ci permettent au télétravailleur de rester informé des activités de l'entreprise et de participer en temps réel aux projets en cours de la même façon que s'il travaillait au sein de l'entreprise21

Le télétravail nécessite de disposer d'équipements et de logiciels pour le mettre en œuvre : matériel informatique ou bureautique, connexions à Internet à haut débit (fixes : ADSL, fibre optique, ou mobiles : 4G, 5G) sécurisées par un accès à un réseau privé virtuel d'entreprise (VPN) protégeant données, fichiers et échanges. Les travailleurs nomades peuvent recourir aux points d’accès Wifi publics à l'internet, sécurisés par leur VPN d'entreprise ; outils de communication interactifs (téléphone, audioconférence, visioconférence, messagerie instantanée); outils de communication asynchrones (SMS, e-mail); plateformes collaboratives ou réseau social d'entreprise.


Une condition préalable est que le télétravailleur à domicile dispose de suffisamment d'espace. Ainsi, il peut s'isoler de l'environnement ambiant, aménager un poste de télétravail ergonomique (bureau, siège, écran suffisamment grand et à hauteur des yeux) et éviter les sollicitations tout en limitant le bruit généré par ses échanges téléphoniques, audio ou vidéo.Les bénéfices économiques, sociaux et environnementaux du télétravail demeurent très discutés par les chercheurs12. En particulier lorsque le télétravail est subi et non souhaité, comme ce fut le cas de nombreux salariés lors de la pandémie de Covid-19. Les interactions entre la vie familiale et le travail semblent compromettre l'efficacité attendue par les employeurs.Pour l'employeur, le télétravail augmenterait la flexibilité des ressources humaines9, voire de gagner sur les temps d'interruptions (discussions entre collègues, pauses café, autres) et susciterait ainsi une plus grande productivité des employés22. Il permettrait de réduire l'absentéisme et les retards (notamment en cas de bouchons ou grèves), ou d'intégrer les salariés handicapés et des salariés ayant des contraintes familiales importantes.


Il pourrait jouer un rôle dans la gestion des déménagements et des transferts d'activité (limitation des licenciements liés au déménagement d'un établissement dans une autre zone géographique), une réduction des frais généraux et des dépenses9 (surface de locaux, équipements et infrastructures de bureau, énergie nécessaire pour chauffer, climatiser et éclairer ces locaux)22, voire une modernisation des processus de management.


Le télétravail permettrait de diminuer certaines dépenses de transports, (carburant, frais de parking, assurance, etc.) pour les entreprises. Selon une étude réalisée début 2014 auprès de 1 000 entreprises de moins de 50 salariés, 88 % des PME françaises dépenseraient jusqu'à 50 000 € par an en déplacements professionnels25,26 ; 43 % des entreprises de la construction estiment que leurs déplacement représentent « une part très importante » par rapport au temps de travail global, ce pourquoi 60 % se disent intéressées par le télétravail.


Pour le travailleur, il permettrait une réduction du temps de transport, donc une diminution de la fatigue due aux heures passées dans les encombrements22. Il pourrait signifier, selon les cas, un pouvoir d'achat renforcé, des horaires de temps de travail plus souples, un accroissement en autonomie et en responsabilité, ou la limitation des nuisances sonores, notamment dans un contexte où l'open space se généralise (déjà en 2011, 60 % des entreprises françaises l'ont adopté).


Selon P. Rassat, il permettrait une meilleure conciliation vie personnelle / vie professionnelle24. Selon l'employeur, il pourrait permettre une prise en charge éventuelle de certains frais (abonnement internet…)28, voire une indemnité forfaitaire.


Pour les territoires, le télétravail peut signifier le développement de l'économie résidentielle et être perçu comme un outil pour attirer de nouveaux actifs30. Pour les territoires ruraux, il serait un moyen de développer de nouvelles activités liées aux technologies de l'information et de la communication (TIC) ; pour les territoires urbains, un outil pour contribuer à la limitation des déplacements d'une partie de la population30. Le Commissariat général à l'Égalité des territoires (CGET) indique qu'il peut avoir un impact positif sur développement localL'écobilan complet du télétravail n'a pas été calculé.


Le télétravail semble bénéfique pour l'environnement grâce à la diminution globale des émissions de gaz à effet de serre (GES) participant à une amélioration notable de la qualité de l’air dans de nombreux centres urbains32,33. Les employés diminuent leurs consommations de carburant, premier effet apparent dû au moindre usage de la voiture individuelle pour aller et revenir de son travail33. On estime que si une personne qui réside à 25 km de son lieu de travail passe deux jours par semaine en télétravail, elle économise 512 litres d’essence par an, soit deux tonnes équivalent CO2 en moins dans l’atmosphère. L'association négaWatt, appelle de ses vœux le développement du télétravail, pour des raisons de sobriété35, car il permettrait de jouer sur le bilan carbone de l'organisation.


Mais les bénéfices du télétravail en termes d'aménagement et de développement durable des aires métropolitaines est en rien certain.


Magali Talandier dans ces travaux montre que, 44 % des usagers de transport en commun seraient des télétravailleurs potentiels. Ainsi, “une stratégie résidentielle visant à s’éloigner du lieu de travail pourrait donc se traduire aussi par une réduction des navettes quotidiennes en transport en commun au profit de déplacements plus rares, mais réalisés en voiture. Le gain éventuel en termes de pollution, de réduction des achats de véhicules n’est pas totalement évident”.


Qui plus est, une journée de travail à domicile ne signifie pas une journée sans voiture. La possibilité, si souvent décrite, d'accompagner les enfants à l'école, peut signifier la production de déplacements automobiles supplémentaires, au détriment, par exemple, de l'utilisation des transports collectifs.


Le télétravail peut avoir un effet d'offre comme la création de nouvelles infrastructures de communications et de nouveaux parkings, qui génèrent rapidement une augmentation du trafic, en libérant des dynamiques socio-spatiales jusque-là bridées par les encombrements. Le télétravail peut favoriser l'étalement urbain et l'allongement de la distance domicile-travail. Selon le Telework America Survey 2000, lorsqu'il se rend au bureau (de 1 à 4 fois par semaine), le télétravailleur parcourt en moyenne 31 km, contre 21 km à un "navetteur" ordinaire.


Il est donc douteux de déduire par des calculs simples que des millions de tonnes de carburants et d'émission de CO2 sont ou pourraient être économisés sur les migrations alternantes (pour des calculs détaillés sur l'impact environnemental du télétravail, voir Jancovici, 2001).


Des études sur le sujet font ressortir des effets rebonds, pour deux raisons principales : premièrement, travailler chez soi occasionne une consommation énergétique additionnelle de son lieu d'habitation (électricité, chauffage) ; deuxièmement, de nouveaux déplacements pour les loisirs remplaceraient ceux, évités, pour le travail


Certains modes de télétravail (vidéoconférence ou usage intensif de serveurs) peuvent également être indirectement source d'émissions de GES32 (voir aussi énergie grise informatique). Une visioconférence aurait une empreinte carbone moyenne d'un gramme par minute et par participant : ainsi, pour une réunion virtuelle de 10 personnes durant une heure et demi, ce serait près d’un kilo d’équivalent CO2 qui est émis, soit l’équivalent d’un trajet de 8 km en voiture37.


Le pic pétrolier étant d'ores et déjà franchi, selon Jean-Marc Jancovici, la pandémie de Covid-19 devrait être l'occasion de se préparer au télétravail à plus grande échelle.


Le télétravail, en permettant aux gens d’être plus éloignés de leur lieu de travail peut être un facteur d’étalement avec les dommages à l'environnement que constituent la déforestation, l'artificialisation des sols, le besoin d'une deuxième voiture, la multiplication de l'usage des voitures et des kilomètres parcourus.


Selon le bureau d'études français B&L évolution, pour avoir une chance de respecter l'accord de Paris sur le climat, « toute personne [qui habite] à plus de 10 km de son lieu de travail et ayant un emploi télétravaillable doit télétravailler deux jours par semaine à partir de 2025 ». Et l'employé doit parfois accepter de renoncer à son « hyper-spécialisation ».


Selon un rapport de Ademe de 2020, malgré les effets rebonds négatifs identifiés qui pourraient réduire en moyenne de 31 % les bénéfices environnementaux du télétravail, et en ajoutant aussi les effets positifs induits, la balance environnementale du télétravail reste largement positiveLe découplage entre activité professionnelle et locaux d'entreprise, ainsi que le risque d'une perte des limites entre vies professionnelle, personnelle et familiale, posent de nouvelles questions, y compris pour la vulnérabilité des travailleurs face au stress au travail quand la pression de l'employeur ou du système augmente, ainsi que pour la notion d'accident du travail. Plus généralement c'est la qualité de vie au travail qui est questionnée.


Les risques psychosociaux augmentent avec la pratique du télétravail : manque de contact et isolement41 provoqués par le travail à domicile, besoin de rapports de convivialité avec les collègues, perte du collectif de travail, risque de consignes personnelles irréalisables de l'employeur.




Selon les chercheurs Sylvie Crepeau et Dominique Carré, « Entre délocalisation et mobilité (...) en dissociant, tout en recombinant la dimension spatiale et temporelle du travail, en développant des mécanismes de délocalisation et d'organisation réflexive des relations sociales, tout en favorisant l'étirement entre implications locales (circonstances de coprésence) et interactions à distance (rapports entre présence et absence), le télétravail semble participer, au sens où l'entend Giddens, à la radicalisation de la modernité, notamment à travers deux figures : l'omniprésence et l'ubiquité ».
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